Fort Marie-Christine
Petite ballade raquettes tranquille, qui peut être le but de multiples prétextes; 1- pas trop de dénivelé, 2- visites de lieux naturels et de célèbres fortifications, 3- rando où, à l'arrivée au fort, l'on apprécie de mettre les pieds sous la table, puisque en plus d'être un monument restauré, ce lieu est un...restaurant, et très bon en plus. Mais si le coeur vous en dit, cela risque d'être préférable de réserver à l'avance
Le fort Marie-Christine est un élément de l'ensemble fortifié de l'Esseillon, barrière défensive financée par l'empire ostro-hongrois pour se prémunir des invasions sur ce passage vers l'Italie, dont l'empire s'étendait sur une partie de l'actuelle Italie du Nord (après l'épopée napoléonienne). La Savoie était alors un territoire du royaume de Piémont-Sardaigne (après l'occupation française de 1796 à 1814). Ces forts, depuis la redoute Marie-Thérèse (au bord de la RN 6) au Fort Marie-Christine, présentent une architecture surprenante et intéressante chargée d'histoire. En 1983, le Fort Marie-Christine est classé monument historique.
Ci-contre: Sur la D 215 en direction des forts.
Une fois garé sur le petit parking du Belvédère, vous ne manquerez pas de jeter un oeil sur les gigantesques intallations de l'Onera, qui se trouvent juste en dessous, avant de prendre la direction de la cascade St Benoit.
ONERA
Voici déjà plus d'un demi-siècle que l'Office National d'Étude et de Recherches Aérospatiales (O.N.E.R.A.) fabrique du vent à Modane - Avrieux. La dynastie des Ariane, celle des Airbus, le Rafale ou encore le futur hélicoptère urbain du XXIe siècle figurent parmi les grands bénéficiaires de son inépuisable souffle.
Dès 1946 en effet, cet étonnant miracle qui consiste à transformer l'eau en vent, a commencé à s'opérer à proximité des conduites forcées du barrage d'Aussois. La présence de ces dernières avait dicté le choix du site au moment de transférer sur le territoire français, à titre de dommages de guerre, une soufflerie géante que le nazis avaient commencé à construire dans le Tyrol autrichien pour y expérimenter leurs bombes volantes.
Chapelle St Benoit
La chapelle se trouve à proximité de la cascade Saint Benoît, elle est un lieu de pèlerinage ancien qui perdure de nos jours pour célébrer la fête du saint patron. On rapproche sa fondation de la proximité de l'abbaye bénédictine de Novalaise, près de Suse en Italie. Cependant, aucun document ne peut nous livrer le nom de son fondateur ou la date de sa fondation, antérieure à 1435.
La Cascade St Benoit de 80 mètres de hauteur est alimentée par le ruisseau St Benoit qui prend sa source au fond d'Aussois.
Le film " Les rivières pourpres " avec Jean Réno débute ici, avec ce premier cadavre sensé avoir été placé dans une niche à gauche de la cascade, et le grand bâtiment situé à l'entrée de l'Onera qui représentait l'Université où se déroulait l'enquête.
Vue sur la cascade
Accès: de Modane ou Villarodin, rejoignez la D 215 pour vous garer au Belvédère, au-dessus de la soufflerie d'Avrieux (Onera), la route menant au fort n'est pas déneigée l'hiver. L'altitude n'étant pas élevée, cette sortie en raquettes devra se faire assez tôt dans l'hiver, sinon, la neige disparaissant assez rapidement, la sortie se transformera en randonnée tout court.
On arrive tout d'abord à la chapelle et cascade St Benoit, au bout d'une petite demi-heure de marche et, on ne manquera pas de s'approcher de cette chute d'eau figée dans des sculptures de glace, pour ensuite à une dizaine de mètres à droite du panneau indiquant ses caractéristiques, prendre la montée dans les arbres sur le fort que l'on aperçoit perché. Cette petite grimpette assez facile vous prendra très peu de temps, 30 à 45 mn si mes souvenirs sont bons, tout en prenant le temps d'admirer le paysage.
Photos de dessus: Coup d'oeil en arrière, sur Villarodin, le Bourget, modane et les sommets du massif des Cerces; au centre, le fort qui n'est plus très loin et à droite vue sur les forts de l'Esseillon:
Les forts de l'Esseillon, est un ensemble de fortifications édifié après l'empire napoléonien par la monarchie sarde, par crainte de nouvelles invasions. La position du verrou rocheux était telle que le passage devenait infranchissable. Mais 30 ans plus tard, la Savoie se donnait à la France et les forts Victor-Emmanuel, Charles Félix, Marie- Christine et Charles-Albert tombaient dans l'oubli. Leur valeur historique, la beauté du site, les nécessités du tourisme ont rendu leur restauration d'actualité. Une association "les Forts de l'Esseillon" s'est constiutée en 1970 qui a tout d'abord réhabilité "Marie-Christine", devenu centre culturel.
Nous voici maintenant au bout de la montée avec, face à nous, la station d'Aussois et à l'arrière; le Roc des Corneilles, la Pointe de Bellecôte, la Dent Parrachée (vivement cet été) - à droite le sentier par lequel on arrive et l'on peut apercevoir à peu près au centre, la station de la Norma. Ci contre les derniers mètres qui vont nous permettre de rejoindre le fort Marie-Christine se font sous les arbres, sur une partie plate. A la sortie de la forêt, vue sur les sommets du Mont-Cenis. Dernière photo, les ruines du fort Charles-Félix.
Charles-Félix, né à Turin en 1765, fut roi de Sardaigne de 1821 à 1831. Il est le frère et le successeur de Victor-Emmanuel. Le fort est mis en service en 1827, il a la forme d'une étoile, il est beaucoup plus petit (garnison de 150 hommes) mais possède des murailles énormes. Egalement appelé localement "le fort démoli", Charles-Félix a été détruit sur ordre de Napoléon III, à l'heure du rattachement de la Savoie à la France en 1860. La fréquentation de l'édifice est déconseillée car dangereuse.
Si le départ se situe à environ 1200 m. d'altitude, l'arrivée est à 1494 m. Donc tout le monde peut s'y mettre. Le retour se fera en rejoignant la route départementale, de manière à longer le fort Victor-Emmanuel et en suivant, retour au parking. Et s'il faut donner un temps, je dirai que le circuit vous prendra environ 2h30.